Il a d’abord fallu aller chez Gâtillon composer et enregistrer nos morceaux forestiers, puis il a fallu que Prosper fasse un petit mix et demande à Lad de nous en faire un master, après avoir fait toutefois une petite sélection des morceaux qu’on allait garder, ensuite on a envoyé les morceaux en Allemagne pour les mettre sur 200 cassettes audio noires sans étiquettes, pendant ce temps Léonard et Prosper sont allés faire des photos de nuit à et dans Genève pour attraper des moments parlants, et après avoir fait imprimer ces photos on s’est retrouvé pendant 12h de suite (de 18h à 6h du matin) à la Villa et on a commencé à écrire, coller, découper, scanner, photographier, gribouiller, déchirer les photos avec des ciseaux, de la colle, des post-it, puis Robin les à maltraité sur son computer avec le programme pour débiles: Aperçu, une fois rassemblé, sélectionné, trié, regardé, on a arrangé les images pour en faire une suite illogique et magnifique et imaginer le livre avec Stéphanie et Jessica, qui de leur côté avaient déjà conceptualisé la conception en tant que fausses professionnelles de la profession de ce livre musical en commandant 200 fonds de livre en contreplaqué-bouleau taillé par laurent de manière à intégrer la cassette audio (qu’entre-temps nous avions reçu de Berlin), qu’on a dû d’abord poncer pour enlever les aspérités et rendre plus doux l’assemblage que nous allions commencer après avoir imprimé les pages du livre qui pique les yeux à 200 exemplaires toujours, avec pour débuter un spray-colle pour coller les couvertures dont le motif, une lune, parodie le soleil du premier album de Sonny and The Sunsets que nous avons rencontré depuis, couverture à double que nous devions ensuite découper en deux et enlever le contour blanc avec le massicot, pendant que Prosper commençait le très long pyrogravage sur le bois du fond du livre pour intégrer le numéro /200 du livre et le controversé logo de Cheptel Records et le complexe logo de Ripopée ainsi que la date et une petite lune devenue désormais le symbole de notre groupe, pendant ce temps à l’aide d’étaux que l’on sert et de colle sur un pinceau il faut assembler les pages du livre, les relier, avec une gaze délicate et attendre que ça sèche et une fois séché il faut recouvrir la reliure d’un scotch dit de cheval un peu plus long que la taille du livre donc ensuite il faut encore découper au cutter à fleur des pages et du bois du livre sans en abîmer la gaze, entre temps pour faire une fausse pause on file dans l’autre atelier-maison de Ripopée pour, avec la lune que Stéphanie a placé dans son cadre de sérico faire vite quelque t-shirts et sacs pendant ce temps Jess prépare l’expo en triant les livres et Prosper creuse de son outil une lune dans du lino pour une impression pleine de textures, ainsi on retourne à nos livres car il faut prendre les 200 couvertures du livre collées sur un carton solide pour les mettre sur la page blanche de couverture et bien presser surtout sur l’arête pour éviter qu’elle ne se décolle entre les mains du chanceux acquéreur qui va pouvoir, sans le savoir, sans connaître forcément le chemin parcouru pour arriver à la finition du livre-cassette Temps Des Nuits chez Ripopée-Edition, se poser tranquille chez lui et écouter cette tape de killer en parcourant les pages de ce livre unique d’ores et déjà considéré par nous autres comme l’un des livres le plus complexe à fabriquer tant ses étapes (sans doute non-exhaustives dans ma description) sont nombreuses, fastidieuses et délicates et pourtant, nous en avons 200 numérotés de 1 à 200, chacun avec ses qualités et ses défauts, ses faiblesses et ses pouvoirs. Robin Girod